
Pour commencer, peux-tu nous expliquer en quoi consiste ton métier d’agent thermal ?
Mon rôle, c’est d’accueillir les curistes, de réaliser les soins prescrits par leur médecin et surtout de les accompagner pendant leurs trois semaines de cure. Je suis là au quotidien pour les guider, les rassurer et m’assurer que tout se déroule au mieux pour eux.
Quels types de soins réalises-tu aux Thermes du Mont-Dore ?
Je travaille principalement sur deux soins : la douche au jet et la douche pénétrante. Concrètement, j’accompagne les curistes sous la douche, en suivant un tracé précis sur le corps. Chaque geste a son importance, et il doit être exécuté avec rigueur.


À quoi ressemble une matinée typique pour toi ?
C’est très intense ! On commence vers 7h avec la mise en place du service. Les premiers curistes arrivent dès 7h10, et ensuite la matinée s’enchaîne sans interruption jusqu’à 13h. Il faut être endurante, organisée et garder le sourire, même pendant les périodes de forte affluence comme en septembre /octobre ou en plein été.
Travaillez-vous plutôt en équipe ou en autonomie ?
Les deux. Les soins se font individuellement, mais on fonctionne vraiment comme une équipe. On s’entraide énormément : si mes collègues du bain ou du vestiaire ont besoin de renfort, j’y vais volontiers, et inversement. C’est un bel équilibre entre autonomie et vrai esprit collectif.


Quel type de relation entretiens-tu avec les curistes ?
C’est une relation très humaine et très proche. Les curistes viennent de toute la France, parfois seuls, parfois en couple, et comme on se voit tous les jours, des liens se créent naturellement. Ils nous parlent de leur famille, de leur région, de leurs inquiétudes… C’est ma première saison et je suis déjà frappée par la confiance qu’ils nous accordent.
Y a-t-il un rôle d’écoute ou de soutien en plus du soin technique ?
Oui, complètement. On écoute beaucoup : leurs histoires, leurs problèmes de santé, leurs émotions… Parfois on conseille, parfois on réconforte. Un sourire, une petite blague, un échange bienveillant, ça peut vraiment changer leur journée. Ça fait partie intégrante du soin, et ça contribue à la réussite de la cure.


Quelles qualités faut-il pour exercer ce métier ?
Je dirais : bienveillance, sourire et chaleur humaine. Il faut aimer le contact, être à l’aise avec les gens. Après, il y a évidemment tout le geste technique, qui s’apprend : j’ai été formée en arrivant, notamment parce qu’il existe des mouvements très précis à respecter sous la douche thérapeutique. Nous suivons aussi des formations sur l’hygiène, les produits, et la relation client.
Ton parcours est étonnant : avant le thermalisme, tu travaillais dans un tout autre secteur…
Oui, j’étais… banquière ! Pendant presque quatre ans. Puis j’ai eu envie d’un changement radical. C’est une décision que je ne regrette absolument pas : j’ai trouvé ici un équilibre entre vie pro et vie perso qui me correspond parfaitement. Et même si mes anciens collègues me manquent parfois, je suis vraiment heureuse de cette reconversion.


Le travail saisonnier, cela t’a rassurée ou inquiétée au début ?
Au début, ça m’a un peu fait peur, c’est vrai. Sortir d’un CDI pour devenir saisonnière, ce n’est pas évident. Mais finalement, les saisons thermales sont longues — huit mois, d’avril à novembre — ce qui est très rassurant. Et j’apprécie beaucoup l’intersaison : c’est un moment pour souffler, voyager, voir la famille. Pour moi, c’est un mode de vie qui me convient parfaitement.
As-tu une anecdote marquante de cette première saison ?
Oui, une anecdote qui m’a beaucoup touchée. Je ne m’attendais pas à rencontrer autant d’enfants en cure : des tout-petits de 4, 5 ou 6 ans. Ça m’a vraiment émue, car je pensais à ma petite nièce du même âge… Ils viennent se soigner comme les grands, et on essaie de leur rendre la cure la plus douce possible, parfois avec un petit bonbon pour les encourager. C’est un public qu’on n’imagine pas forcément.


Si tu devais résumer ton métier en trois mots ?
Sourire, accompagnement et bonne humeur. Indispensables, vraiment !