Aujourd’hui, nous prenons la direction de Néris-les-Bains, station thermale de l’Allier, pour rencontrer l’une des nouvelles figures médicales de la station : le docteur Déborah Poucet, médecin thermal salarié depuis quelques semaines. Nous allons découvrir son métier, les particularités des soins à Néris, et parler de l’avenir de la médecine thermale. Bonjour Déborah, merci d’être avec nous.

Pour commencer, pouvez-vous nous raconter votre parcours et ce qui vous a amenée à devenir médecin thermal ?
Mon parcours est varié : j’ai travaillé plusieurs années en approches complémentaires, de l’hypnose à la phytothérapie, en passant par le massage et l’accompagnement des femmes. Ce qui m’a menée à la médecine thermale, c’est la volonté de trouver un équilibre entre mon métier de médecin et une approche globale, intégrative et holistique. La médecine thermale m’offre cette harmonie : un environnement agréable, un rapport privilégié avec les patients et la possibilité de concilier médecine conventionnelle et approches complémentaires.
Pourquoi avoir choisi Néris-les-Bains plutôt qu’une autre station ?
Avec ma formation en hypnose, j’avais d’abord choisi un internat en psychiatrie avant de me tourner vers la médecine générale. Les orientations de Néris-les-Bains, notamment autour de la psychologie et de la psychothérapie, me correspondent parfaitement.


Quelles sont les propriétés de l’eau thermale de Néris et quelles pathologies y traite-t-on ?
Il y a trois orientations principales : affections psychosomatiques, affections neurologiques et rhumatologie. La spécificité de Néris, c’est surtout la prise en charge psychologique et neurologique. Un soin particulièrement apprécié est l’illutation, c’est-à-dire l’application de boue directement sur les articulations.
Quelles sont vos missions quotidiennes ?
Accueillir et suivre les curistes lors des consultations thermales est la priorité. J’aimerais aussi développer des ateliers d’éducation thérapeutique et participer à des recherches pour valoriser le thermalisme.


En quoi la cure thermale contribue-t-elle au bien-être mental ?
Elle permet de quitter son environnement habituel, de réduire la charge mentale, émotionnelle et décisionnelle. Les soins favorisent la détente physique, ce qui a un effet direct sur la détente mentale et psychologique. L’eau riche en lithium y contribue également.
Quelle différence entre un médecin thermal salarié et un libéral ?
Le salariat réduit considérablement la charge administrative et me permet de me consacrer uniquement au médical.


Les curistes restent trois semaines, ce qui crée un vrai lien…
Oui. C’est un temps idéal pour les conseiller sur l’alimentation, l’activité physique et d’autres approches. Lors de la première consultation, je leur demande toujours leurs attentes afin de les accompagner au mieux.
Comment voyez-vous l’avenir de la médecine thermale ?
Je suis optimiste. C’est une médecine importante pour notre système de soins, accessible grâce au remboursement, et qui permet de lier prévention, coordination médicale et approches complémentaires.


Et que diriez-vous à un jeune médecin qui hésite à se lancer ?
De venir découvrir le métier, passer une journée sur place, tester les soins et rencontrer les curistes. C’est un environnement de vie accueillant et gratifiant. Voir un patient repartir avec le sourire, c’est inestimable.