Ce mois-ci, cap sur les Combrailles avec Eugénie Ogar, directrice des thermes d’Évaux-les-Bains et de Néris-les-Bains.

Vous dirigez deux établissements thermaux. Comment s’organise votre emploi du temps ?
C’est devenu une répartition équitable : trois jours à Évaux, deux jours à Néris.
Pouvez-vous nous présenter Évaux-les-Bains ?
La station est située en Nouvelle-Aquitaine, à quelques kilomètres de l’Auvergne. Elle comprend un établissement thermal, un hôtel-restaurant, et depuis mars, un spa rénové qui a rouvert au rez-de-chaussée de l’hôtel. Nous accueillons environ 3 000 curistes par saison.


Comment se passe le début de saison à Evaux-les-Bains ?
Très bien, dans la continuité de 2024, avec déjà près de 200 curistes par jour. Le spa redonne un vrai dynamisme à l’ensemble du complexe, notamment à l’hôtel, qui profite d’un regain de fréquentation.
Quels sont vos objectifs pour cette saison ?
Atteindre à nouveau les 3 000 curistes, un seuil qui permet d’assurer la rentabilité de la SEM.


Parlez-nous du nouveau spa, Les Bains d’Evahona.
Nous l’avons rebaptisé Les Bains d’Evahona, pour symboliser un retour aux sources. Le spa est réparti en deux espaces : les cabines sèches (cinq au total, dont deux duo) dans l’espace historique de l’hôtel, et une extension de 130 m² pour la partie humide : hammam, sauna, grotte de sel, bassin calme, jacuzzi… Sans oublier la piscine extérieure à l’eau thermale, très appréciée des anciens curistes. Elle est désormais accessible aux curistes, aux clients de l’hôtel, et bien sûr aux usagers du spa.
Quels sont les retours des clients ?
Ils sont conquis, notamment par la piscine entièrement modernisée. Une nouveauté : en immergeant les oreilles, on peut se relaxer avec de la musique subaquatique. C’est très apprécié.


Quelles sont les plages d’ouverture du spa ?
Du mardi au samedi de 10h à 19h, jusqu’à 20h les vendredis et samedis. Le dimanche matin, de 10h à 13h.
Votre complexe propose également un hôtel et un restaurant. Est-ce un atout ?
Oui, l’idée est de créer une expérience fluide : pouvoir aller au spa ou à la piscine en peignoir depuis sa chambre. Le peignoir est fourni à l’hôtel et aux thermes. On souhaite laisser un vrai souvenir aux visiteurs.


Vous êtes également engagés dans le développement durable ?
Tout à fait. Nous utilisons une plateforme de récupération de calories. L’eau thermale sort à 60 °C. Pour les soins, elle doit être refroidie à 21 °C. On récupère cette énergie pour chauffer ou rafraîchir l’hôtel, le restaurant, le spa et les thermes. La chaleur alimente aussi la piscine intercommunale. La municipalité développe actuellement un réseau de chaleur autour de cette plateforme.
D’autres projets à venir ?
Oui, notamment autour de la santé intégrative. Nous souhaitons transformer d’anciens laboratoires en centre de santé intégrative. La commune prévoit aussi un centre de répit pour les aidants, dans un ancien château.


On va maintenant s’intéresser à Néris-les-Bains. Eugénie, on peut dire que c’est une longue histoire avec cette station ?
Oui, j’y ai travaillé 17 ans, puis j’ai fait une pause de 16 mois. Et depuis le 1er janvier, j’ai repris mes fonctions. Très peu de choses ont changé en 16 mois, et c’est un vrai plaisir de retrouver les équipes, quasiment toutes les mêmes.
Pour ceux qui n’ont pas suivi, qu’est-ce qui vous a amenée à revenir à Néris-les-Bains ?
France Thermes a annoncé qu’il ne rachèterait pas le domaine thermal. La mairie a donc dû chercher un nouvel acquéreur. Avec Bruno Papineau, mon président (également maire d’Évaux-les-Bains), nous avons proposé d’assurer l’exploitation, mais nous n’avions pas les moyens d’acquérir le site.
Nous avons réussi à rassurer la mairie et les partenaires pour reprendre l’exploitation dans un délai très court, en fin d’année. On a un peu bousculé les procédures, notamment avec la Caisse des Dépôts, et nous avons pu relancer la saison dès le 1er janvier.


Il y avait aussi la perspective de mutualiser le centre de santé intégrative avec Évaux…
Oui, c’était essentiel. Mutualiser ce centre entre les deux stations a rassuré tout le monde. Le projet était viable, mais c’était un vrai défi de tout mettre en place en un mois et demi. Il faut saluer le travail de mon président, qui a su faire remonter les choses au plus haut niveau pour débloquer la situation rapidement.
Rappelons un peu les spécificités de l’offre de soins à Néris-les-Bains ?
Nous avons trois orientations : rhumatologie (comme beaucoup de stations), affections psychosomatiques (très rares, seulement 4 stations en France), et neurologie (seulement 2 stations en plus de Néris).
Nous proposons également des mini-cures dans le spa, en eau thermale. Cela plaît beaucoup, car ça offre une expérience différente pour la prévention santé.


Le spa, Les Nériades, fonctionne bien aussi ?
Oui, après 10 ans, il fonctionne bien. Mais il est temps de lui redonner une nouvelle dynamique. On attend que la communauté de communes puisse l’acheter pour pérenniser son avenir.
L’un des enjeux actuels, c’est le recrutement de médecins…
Absolument. C’était LE défi de cette saison 2025. Aujourd’hui, il nous faudrait quatre médecins à temps plein. Beaucoup n’interviennent qu’à temps partiel.


Eugénie, êtes-vous optimiste pour l’avenir d’Évaux et de Néris ?
Oui, vraiment. Malgré les incertitudes de fin 2024, à Néris, on vise 4 800 à 5 000 curistes, comme l’an dernier. Les curistes ne nous ont pas lâchés, même si certains ont douté qu’il y ait des médecins.
Aujourd’hui, on appelle chacun d’eux pour fixer les rendez-vous médicaux. Et heureusement, on peut compter sur les médecins d’Évaux pour prêter main forte ponctuellement.
Pour ceux qui nous écoutent, on peut encore découvrir les thermes grâce au Printemps du thermalisme ?
Oui, tout à fait. Trois soins pour 33 €, encore disponibles sur les deux sites !
